Quelques mots sur la Commission de Déontologie de la FF2P
La FF2P, depuis sa création, encadre la pratique de la psychothérapie afin de protéger les usagers et promeut une relation équilibrée et saine entre usagers et praticiens. La promotion de la déontologie professionnelle, conçue en lien avec l’EAP, constitue donc un pilier de l’action de la FF2P.
Comme la plupart des associations de psychopraticiens, la FF2P qui regroupe des membres individuels aux côtés des associations et des instituts de formation, est dotée d’une commission de déontologie dont l’objectif est d’aider la FF2P à promouvoir des pratiques professionnelles exigeantes et adaptées à l’évolution des besoins et des usages de ceux qui suivent une psychothérapie.
Pour cela, la Commission de déontologie, composée de 6 membres titulaires du CEP, assume deux missions, grâce auxquelles elle peut être un lieu privilégié d’observation des nécessaires évolutions de nos pratiques et des besoins de formation qui en découlent pour toujours plus de professionnalisme :
1- Assurer une veille sur les sujets qui questionnent notre le code de déontologie (par exemple en encadrant les consultations à distance quand celles-ci se sont développées suite au premier confinement de mars 2020) et plus largement contribuer aux réflexions sur notre métier et nos pratiques dans le respect des principes du code de déontologie : comment affiner nos interventions, notre posture afin qu’elles soient toujours plus au service des processus de nos patients clients ? Par exemple, comment se situer entre la pratique consistant à demander le règlement d’une consultation annulée au dernier moment et le code de la consommation (auquel nous sommes soumis) qui stipule qu’un service non effectivement rendu ne peut être facturé intégralement ? Ou bien quelle est l’implication pour notre activité de la mise en œuvre du RGPD (réglementation visant à protéger les données personnelles) ? Avons-nous le droit de constituer des mailings lists pour faire connaître nos propositions de travail sans obtenir un accord explicite des personnes qui y figurent ? Vous le voyez, les exemples sont nombreux où des pratiques hier impensables ou au contraire allant de soi se trouvent remises en question par l’évolution des technologies, des réglementations ou tout simplement par l’évolution des usages. Le rôle de la commission est de prendre le temps de penser ces remises en cause, pour tenter de faire émerger des pratiques qui concilient à la fois les évolutions de notre environnement et la préservation d’un espace dans lequel soutenir des processus au profit des clients/patients.
2- Traiter les plaintes des usagers de la psychothérapie à l’encontre d’un de ses membres.
Les praticiens adhérant à la FF2P (directement ou via une association professionnelle elle-même adhérente à la fédération) s’engagent à respecter un code de déontologie qui précise les principes déontologiques propre à notre métier ainsi que la procédure de traitement des plaintes à laquelle les clients/patients peuvent recourir pour signaler interrogations, mécontentement ou sentiment d’avoir été lésés.
Ce qui semble évident à chacun d’entre nous ainsi énoncé, peut néanmoins devenir plus difficile à vivre pour qui fait l’objet d’une plainte. Ainsi, il arrive parfois qu’un praticien convoqué dans le cadre du traitement d’une plainte, refuse de se rendre à l’entretien au motif qu’il/elle estime ne pas avoir commis de faute, ou même accusant la FF2P de “lâcher” ses adhérents, entendant la convocation comme une accusation. C’est pourquoi il semble utile de dire quelques mots de la façon dont sont traitées les plaintes à la commission de déontologie de la FF2P et d’en rappeler l’esprit.
Si le praticien mis en cause est bien adhérent de la FF2P et si la plainte est a priori recevable (c’est-à-dire si la plainte est bien en lien avec le champ de la psychothérapie, si elle est étayée par des faits et si elle n’est pas anonyme) la FF2P s’oblige à la traiter, soit directement si la plainte concerne un membre individuel, soit en la renvoyant à l’association professionnelle compétente pour la traiter si le praticien est membre de la FF2P via son association professionnelle (PSY APO pour ce qui nous concerne ici).
Le traitement d’une plainte consiste à écouter le plaignant, d’abord pour accuser réception de son mécontentement, voire de sa souffrance, et pour entendre ce qui a dysfonctionné pour lui dans la relation thérapeutique. Puis à écouter le praticien mis en cause pour entendre sa perspective et questionner sa compréhension des faits.
La commission délibère ensuite pour tenter d’apprécier la nature du dysfonctionnement (Y a t’il eu manquement à la déontologie ? une seule fois ou à plusieurs reprises ? quels sont les articles du code de déontologie qui n’ont pas été respectés ?), sa gravité au regard des conséquences pour le patient/client et la façon dont le praticien a pu élaborer (ou non) autour de ce qui s’est passé. La conclusion de la délibération est toujours une recommandation, assortie d’une sanction s’il y a eu manquement avéré au code de déontologie professionnelle. La sanction intervient pour remédier, voire mettre un terme à des comportements susceptibles de porter préjudice aux usagers de la psychothérapie, et par voie de conséquence à la confiance portée à l’ensemble de notre communauté professionnelle.
On ne peut souhaiter à quiconque de faire l’objet d’une plainte. Mais personne ne peut se croire à l’abri d’une telle mésaventure. Notamment du fait des mouvements transférentiels. Car nous travaillons avec l’inconscient. Le nôtre comme celui de nos clients/patients.
Bien évidemment, il est tout sauf agréable de recevoir la convocation invitant à se présenter devant une commission de déontologie. Pourtant, cela fait partie de nos engagements de le faire, c’est même une base de la déontologie de notre métier que d’accepter de nous soumettre au regard d’un tiers (tout comme on le fait en supervision). Et cela peut constituer une opportunité pour penser sa pratique, repérer nos angles morts et être aidés à mieux prendre soin de nos clients / patients.
Prochaine journée d’étude de la FF2P : “Psychopathologie et accompagnement thérapeutique”
À la suite de la dernière journée d’étude sur la déontologie, la FF2P souhaite créer la possibilité d’échanger et d’élaborer ensemble autour de la psychopathologie qui fait partie intégrante de notre métier de psychopraticien. L’hypothèse sous-jacente est que, loin d’enfermer le client/patient dans une case, ou d’empêcher l’accueil de la personne dans son intégrité, la psychopathologie peut au contraire fournir au psychopraticien un « guide-outil » pour rassembler ses observations et penser son accompagnement dans le but d’aider la personne à sortir de ses impasses, blocages et souffrances.
Michel Delbrouck médecin, psychothérapeute humaniste, directeur de l’Institut de Formation et de Thérapie pour soignants à Bruxelles et membre affilié de l’Institut International de Psychanalyse et de Psychothérapie à Genève, sera l’invité sur deux temps forts de ce cycle d’étude.
Initialement prévue en novembre 2020, cette journée d’étude a été reportée au vendredi 19 novembre 2021, en espérant pouvoir mieux assurer la rencontre en présentiel. Afin de maintenir un lien, cette journée est précédée de deux web conférences qui permettent ainsi de proposer un cycle d’étude plus complet autour du thème.
- Web conférence le lundi 17 mai 2021, de 18h30 à 20h, animée par Michel Delbrouck
- Web conférence le lundi 20 septembre animée par Pierre Canoui
- Journée d’étude de la FF2P le vendredi 19 novembre 2021, à Paris, de 10h à 17h
Le but de ce cycle d’étude sera de questionner la façon dont nous intégrons la psychopathologie dans notre travail de thérapeute : qu’est ce que nous observons, quelle grille de lecture utilisons-nous pour nous repérer, et en quoi cela nous aide à accompagner la personne dans notre cabinet ?
La journée d’études sera l’occasion de présenter des vignettes cliniques ou d’animer des ateliers autour de cette thématique. Si vous vous sentez interpellé.e par ce thème, n’hésitez pas : l’équipe de la FF2P attend des propositions de contribution pour bâtir une journée collaborative.
En savoir plus :
Et rendez vous dans l’espace membre pour proposer des contributions.
