Troubles de Conduite Alimentaire (TCA) et Analyse Psycho-Organique

À l’occasion de la journée mondiale des Troubles de Conduite Alimentaire (TCA) du 2 Juin 2022, PSY APO a communiqué et expliqué en quoi l’Analyse Psycho-Organique est une psychothérapie ajustée dans l’accompagnement de ces troubles.

Rappelons que les TCA concernent près d’un million de personnes en France. Souvent associés aux problématiques des adolescents et des sportifs de haut niveau, ces troubles touchent aussi bien les enfants, les hommes, les femmes, de tout âge et de différents milieux sociaux.  

Les TCA
englobent différents troubles tel que : l’anorexie mentale (privation excessive alimentaire), l’orthorexie (obsession de lalimentation saine), l’hyperphagie (compulsion alimentaire), la boulimie (ingestion excessive d’aliments avec compensation) et d’autres formes atypiques (mérycisme, syndrome de pica,…).
Certains TCA tels que l’anorexie mentale peuvent présenter des signes avant-coureur précoces. C’est pourquoi la détection et la prise en charge de ces pathologies sont un enjeu de la santé publique. Cependant, malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation et de communication mises en place, certains tabous persistent encore à ce sujet. 

Il existe de multiples facteurs et déclencheurs à l’apparition des TCA. Parmi eux nous identifions des origines biologiques (génétiques, hormonales), psychologiques (stress, traumatisme, dépression…), et autres déséquilibres d’ordre psycho-émotionnel. 
Soulignons que notre société actuelle joue un rôle majeur dans les propensions aux TCA : la surconsommation alimentaire, le culte du corps et l’omniprésence de l’image accentuent ces troublent et favorisent le phénomène de dismorphophobie (distorsion de l’image de soi).
Depuis la pandémie nous observons une forte augmentation du taux de TCA chez les jeunes.

Au-delà des risques de complications graves de ces maladies (dénutrition, aménorrhée, hypo/hypercalcémie, troubles cardiaques, suicide…), les TCA fragilisent l’estime et l’image de soi. Les sentiments et les comportements associés à ces pathologies telles que la honte, la culpabilité, la solitude, l’isolement…, représentent une grande souffrance pour les personnes qui en sont victimes. Car les troubles de conduite alimentaire ne sont pas un choix ! 
Pour reprendre les mots du professeur Philippe Jeammet : « La souffrance cest être prisonnier dun comportement que lon a pas choisi. »  

Souvent associés à des schémas de perfectionnisme, ces troubles provoquent un sentiment d’imposture et/ou de repli sur soi. Derrière ce masque se cachent des blessures profondes, et j’aime à rappeler que « cest à travers les failles que passe la lumière. » C’est en dévoilant sa fragilité qu’il est possible de retrouver sa force.

Guérir le mal par le mal –

Quel que soit le trouble, celui-ci reflète un déséquilibre intérieur. Sa fonction est de soulager les émotions refoulées, mais il s’exprime par un comportement inadapté à soi, à l’autre. Le trouble joue le rôle d’une « béquille » sur laquelle on s’appuie pour ne pas tomber. 

Le trouble de conduite alimentaire est une auto-médication dont la devise est « guérir le mal par le mal ». Ces conduites auto-agressives s’inscrivent dans une recherche de sensation forte pour anesthésier l’angoisse. Celles-ci procurent l’illusion d’un sentiment de maitrise immédiat face à l’insupportable.

Bien qu’il existe de multiples causalités et manifestations des TCA, un sentiment commun les rassemble : le manque.
Ici, subsiste un manque fondamental (de confiance, de sécurité, damour) qui s’exprime par une sensation de vide, d’ennui et de profonde insécurité. A l’image des troubles addictifs, ce manque est déplacé vers un besoin artificiel afin d’échapper au vécu d’impuissance, de peur, d’injustice et autres déceptions, abus, violences accumulées.

Cette diversion du manque et du besoin a pour conséquence d’épuiser l’organisme qui perd sa régulation interne nécessaire à l’homéostasie (stabilisation physiologique) et engendre un appauvrissement du sentiment de soi.

À long terme, ces « shoots » de trop/ou pas assez de nourriture surinvestissent les circuits de récompense et accentuent les phénomènes de dépendance. Cet appui fragile ne fait qu’étouffer le mal-être et renforcer le manque. 

Lorsque le manque est déplacé, on oublie ce dont on a réellement manqué.  

Pour toutes ces raisons, il est important d’en parler autour de soi et/ou à un spécialiste afin d’identifier le trouble dont il s’agit et ajuster son accompagnement. En parler permet de mettre des mots sur ces maux, car comme l’a si bien formulé Bruno Coppens « Tout ce qui est tu, tue » 

———————  «  Se re.connaitre pour renaitre à soi-même »  ——————— 

En quoi lAPO est une psychothérapie adaptée pour accompagner les TCA ? 

 La tête, le corps et le coeur sont mobilisés et mis en lien. –

L’analyse Psycho-Organique est une psychothérapie humaniste et corporelle qui considère l’être dans son ensemble. Son approche psycho-dynamique permet de rencontrer et de s’approprier ses sensations, ses émotions et ses pensées.

Ce dialogue entre les différentes parties de soi retisse les mailles d’une identité morcelée par l’insécurité existentielle/identitaire fréquemment rencontrée dans les troubles alimentaires, et favorise l’apprivoisement des angoisses afin de mieux les contenir pour ne plus en être débordé. 

C’est un travail sur les frontières intimes entre soi et l’autre pour ces patients où le vécu entre le trop (intrusion, envahissement) et le pas assez (abandon, rejet) est omniprésent.

« Revenir aux sens pour retrouver la confiance. »  P. Jeammet

Développée par Paul Boyesen, la Sensologie est la philosophie inhérente à l’APO. L’exploration des sens (ressentis) et du sens (signification) de son vécu va permettre de redonner un sens (direction) à sa vie.

Le TCA n’est pas une fin en soi, c’est une faim de soi ! –

Grâce à ses outils expérientiels (PIT*, travail sur la régression, l’imagerie, le rêve éveillé… ), l’APO permet de revisiter sa propre histoire pour revenir aux sources originelles de ses manques, de ses besoins, nécessaires à l’émergence d’une identité psychique et corporelle solide sur laquelle on peut s’appuyer sans béquille.

L’analyse Psycho-Organique aide à retrouver son élan vital, sa santé, de re.découvrir ses ressources personnelles et re.dessiner une vie en accord avec ses valeurs et ses désirs.

C’est un processus d’intégration et de digestion qui initie le voyage vers l’autonomie, pour ne plus manger ses émotions, mais les vivre en sécurité. 

Sources :

Remerciement pour la relecture : Laurane Chaieb-Janin et Yann Desbrosses

Benjamin Akl

Laisser un commentaire