L’Analyse Psycho-Organique, une méthode intégrative avec une histoire
En quoi L’APO est-elle une méthode intégrative ?
L’ Analyse Psycho-Organique, créée par Paul Boyesen en 1975, est une méthode de psychothérapie qui associe le psychisme[4] et le vécu corporel. Elle est une synthèse empirique et originale des psychanalyses (notamment celles de Freud, Jung et de Reich), des thérapies psycho-corporelles et des psychothérapies humanistes.
Gerda Boyesen a créé une méthode thérapeutique privilégiant les processus d’auto-régulation par le corps. Son fils, Paul Boyesen, a élargi ce travail en l’intégrant aux grands courants psychanalytiques et psychothérapeutiques de son époque.
Il n’a pas mis bout à bout des éléments de chacune de ces disciplines. Il a su créer des modèles originaux donnant à l’APO sa cohérence et sa singularité. Cette création à la fois novatrice et ancrée dans les origines est le fruit de l’expérience, notamment clinique, d’un homme.
Les quatre axes de l’Analyse Psycho-Organique
La psychanalyse
De la psychanalyse, l’APO a gardé :
- le travail avec le transfert et le contre transfert,
- l’attention portée à ce qui se joue dans la relation thérapeutique,
- les différentes voies d’accès à l’inconscient,
- l’importance de l’infantile et de la sexualité.
En outre, nous avons en commun avec la psychanalyse jungienne, l’importance du symbole (notamment à travers l’image) et du rêve (diurne et éveillé).
On remarque les divergences suivantes : Comme le dit Marc Tocquet dans son ouvrage Je suis un corps qui pense, pour une thérapie corps-esprit (Penta Editions) : « Comme en psychanalyse, l’APO fonctionne aussi beaucoup par associations libres. Mais celles-ci ne sont pas pour nous seulement psychiques. Elles sont aussi corporelles et émotionnelles ».
L’axe psycho-énergétique et psycho-corporel
L’ Analyse Psycho-Organique s’inspire tout autant de diverses pratiques élaborées essentiellement par W. Reich, A. Lowen et G. Boyesen. L’APO a gardé le principe selon lequel l’unité psycho-organique de la personne procède de la double inscription de toute problématique dans la psyché[5] et le soma[6].
En APO, le travail reichien de décharge émotionnelle[7] n’est pas systématiquement recherché car l’attention se porte plutôt sur la situation qui sous-tend la charge et l’élaboration de cette situation. Le corps très présent n’est plus « objet » d’attention particulière mais fait partie intégrante du sujet.
L'aPO UNE psychologie humaniste et existentielle
L’apport de la psychologie humaniste à partir des travaux de Rogers, Perls et Maslow est l’attention portée au dialogue entre le thérapeute et son patient. Chacun est vu comme une personne sensible, engagée et responsabilisée dans la relation. Les valeurs d’authenticité, de créativité et d’humanité sont stimulées et soutenues.
Nous avons aussi en commun de croire en l’existence d’un noyau sain et d’une capacité de résilience dans la personne humaine.
La sensologie
Comme le dit Anne Fraisse, dans l’ouvrage L’Analyse Psycho-Organique, les voies corporelles d’une psychanalyse[a4] (Edition L’Harmattan) : « La sensologie est un aspect important de l’APO. Développée par Paul Boyesen, elle éclaire, illumine l’action et l’expérience de vie à la lumière du sens (direction et signification) et des sens (le ressenti) et marque par-là, la profonde connexion entre le sens que l’on donne à sa vie et la manière dont on la ressent, on l’incarne. Elle conceptualise le choix et la qualité d’expérience et elle fait appel aussi aux valeurs spirituelles de la personne ».